mercredi 7 mars 2012

Jean Claude Mbimbé, le crooner ténébreux



Il est des artistes comme ça qui sont tellement prometteurs, que leur évocation après
coup,  reste douloureuse, tellement on a l’impression que la mise sous parenthèse de leur carrière musicale, donne à penser qu’ils sont passés à côté de mémorables prestations ! JC Mbimbé, le crooner ténébreux par excellence du makossa, fait partie de cette race.

Il est des artistes comme ça qui sont tellement prometteurs, que leur évocation après coup, reste douloureuse, tellement on a l’impression qu’ils sont passés à côté d’une grande carrière. C’est bien le cas de JC Mbimbé qui fait partie de ces goldens  boys, qui ne peuvent même pas parvenir à se départir de l’extraordinaire poussière d’or qui les auréolent ! Malgré qu’ils aient, semble-t-il décidé très tôt de mettre entre parenthèse, le monde du show-biz ! Pour des raisons que nous ne maîtrisons pas toujours d’ailleurs. Pourtant, bien au-delà de ce départ de la scène musicale camerounaise que l’on pourrait qualifier de prématuré, la force de leur apport à ce rythme qu’est le makossa, reste indéniable et en impose à tous !
Etond’a ndolo :Je ne voudrais avoir affaire qu’à cette fille qui a  promis de m’aimer éternellement, où est-elle ?/C’est elle qui sait ce dont j’ai besoin comme amour/qu’il fasse soleil ou qu’il pleuve sur moi, c’est elle qui est ma vie sur cette terre/C’est elle qui sait ce dont j’ai besoin comme amour/ C’est elle que je portes dans mon cœur et c’est à elle que vous voulez m’arracher/ ne me laissez pas crever avec cette douleur/ c’est elle qui est ma vie sur cette terre/ 
Le chanteur à multiregistre

Lorsque Jean Claude Mbimbé apparaît dans les années 80 au devant de la scène musicale camerounaise, il se distingue tout de suite par la production d’un makossa sans pareil à nul autre. Bien que celui-ci soit concocté évidemment, par les mêmes ténors de l’équipe nationale dudit art. A l’instar du duo Ebanda Manfred et Villa Vienne, de Sallè John, le Pape de l’Ambass-bey ou encore d’un Douleur, dépositaire incontestable du Ngoso national, qui sont des auteurs-compositeurs qui ont sut mettre en branle, une âme particulière et singulière dans ce genre musical, Jean Claude Mbimbé donne à entendre aux mélomanes, un makossa inédit, sans toutefois ne pas être moderne ; un makossa roulant parfaitement sur ses mécaniques ; un makossa qui repose sur des sonorités à la coloration sombre, intimiste, avec une prédominance de thèmes romantiques, servi par un vocal aux accents rocailleux, profonds. Ce qui l’investit d’un air d’aîné qu’il n’est pas encore, dans un genre musical où il débarque tout nouvellement pourtant.
Et au fil des tablettes, à l’écouter attentivement, on se rend compte qu’il est autant à l’aise dans une technique de makossa au tempo assez lent, qui est celui de son premier album, que celui relevé, et  rapide, de sa deuxième tablette musicale.  
Le makossa à rallonge n’a aucun secret pour lui ; ce makossa à rallonge dont il partage la scène avec des artistes aussi prestigieux que Dina Bell, Ben Decca, Moni Bilè, Pierre De Moussy. Servi par une équipe nationale au grand complet, JC Mbimbè use avec brio, de tous les artifices nés au sein de ce groupe d’hommes dépositaire du makossa de ces années.
On le voit aussi s‘exprimer avec bonheur dans des slows qui ont traversé les époques ; les slows, cette spécialité exigeante, si prisée à l’époque par tous !

JC Mbimbé, parmi le quarte de tête des plus belles voix du makossa !

Son génie vocal qui est aussi particulier, est tout de suite associé à l’époque, à celui d’autres jeunes loups du makossa tels que Douleur, Guy Lobé, Charly Nellè, etc., Ce qui n’était en réalité qu’une étape vers la consécration, la reconnaissance finale constituée par son introduction dans ce classement, non officiel bien entendue, mais suffisamment révélateur, établi par l’entremise du bouche-à-oreille circulant en ces années-là, au sein des mélomanes de la ville de Douala. Ces mélomanes pour qui est fait le makossa ! Ces mélomanes qui s’en sont taillés un costume sur mesure ! Ces mélomanes des bars, cabarets, échoppes, circuits qui s’en sont finalement construit une ascèse ! Et pourquoi pas, un sacerdoce, comme le dit souvent, l’air grave, mon frère de la Cité sic, Mbapouck !  Et ce classement des mélomanes, jaloux de ce rythme et de ses acteurs, le fait émarger, et le maintient dans le quarté  de tête des makossa-man à l’habileté vocale la plus riche, en ces années 80-90 ! Quarté de tête évidemment constitué à part lui, des chanteurs  Dina Bell, Douleur et Ben Decca ! C’est dire l’énormité du talent de ce chanteur zézayant un peu de la langue, sans pour autant que cela n’ait pour effet de désharmoniser, de déséquilibrer ni même d’amoindrir, la qualité de sa production vocale !  Un JC Mbimbé est toujours reconnaissable entre mille makossa. Il n’est pas possible que l’on soit sujet à la confusion tellement le style de l’homme est manifeste. Tellement le vocal de l’artiste est inimitable ! Bien que question technique, rappelons-le toujours, son makossa ne s’éloigne point de celui aussi développé par des auteurs interprètes tels que Dina Bell, Pierre De Moussy, Moni bilè. Sous la férule de l’équipe nationale du makossa, bien entendue. 
Dibumbe : Des choses incroyables se déroulent dans la ville/ Des choses finalement assez difficiles à raconter/ Les filles de maintenant, développent de trop mauvaises habitudes/ de trop mauvais comportements/ Lorsque tout va bien, elles sont avec vous, mais lorsque tout va mal, elles vous abandonnent/je vais mourir, m’en aller, s’en trouver une femme à aimer/une femme à chérir/
(A suivre)
©Essombe Mouangue 2012
Consulter : musiquescamerounaises.blogspot.com
essombemouangue.blogspot.com
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